mardi 29 janvier 2008

Khun chuu araï kha ?

En français : Quel est ton nom ?
(dit par une femme, ce que l'on voit grâce à la marque de politesse "Kha" à la fin du mot, qui serait "Krap" si un homme s'exprimait)

Petite spécificité locale : ici les gens ont un nom (depuis moins d'un siècle), un prénom ET un surnom. Et quand ils se présentent ils utilisent indifféremment prénom ou surnom (même si en général il utilisent le plus simple à retenir pour les farangs...). Ceci donne parfois lieu à des discussions mémorables pour savoir si on parle bien de la même personne, en effet qui pourrait savoir que Jay et Somporn sont une seule et même personne (de sexe féminin, je précise).

Le nom a toujours une signification, il peut dans certains cas rares (et très honorifiques, je suppose), être donné par le roi. Par ailleurs, les sonorités des noms sont différentes en fonction des régions d'origine.

Le prénom est attribué à la naissance, il signifie toujours quelque chose, Lalita par exemple signifie "joli, mignon". En marque de respect il faut rajouter "Khun" avant le prénom de celui que l'on interpelle, lorsqu'il est plus âgé ou lorsqu'il s'agit d'un supérieur hiérarchique. Ainsi le responsable du PHPT devient Khun Marc. A noter que dans certains cas, il est possible de changer de prénom, par exemple si un enfant est toujours malade, on peut faire appel à un moine qui lui donnera un autre prénom qui lui conviendrait mieux.

Le surnom est attribué à la naissance de l'enfant, ou durant ses premiers mois de vie. Il est plus court que le prénom, mais contrairement à celui-ci, n'a pas forcément de signification.
De la même manière qu'avec le prénom, en marque de respect il faut dire "Pi" quand on utilise le surnom et que l'on s'adresse à un supérieur hiérarchique ou à une personne plus âgée. Dans ce cas cela s'écrira "P'Nid" (et c'est quand même plus rapide quand on sait que Nid est le surnom de Pra-Ornsuda !). Dans le cas où on utilise un surnom pour s'adresser à une personne plus jeune, on utilise Nong.

Extrait du répertoire téléphonique interne du PHPT
remarquez que dans la colonne "name" on retrouve prénom + nom

jeudi 24 janvier 2008

Les montgolfières de Loy Kratong

Quelques jours avant Loy Kratong, j’ai vu apparaître sur les marchés des drôles de sacs blancs en papier, de différentes tailles, vendus pliés. Je n’ai pas compris ce que c’était avant de voir un thaï y mettre le feu... En fait ce que j’ai pris pour un sac est une mini montgolfière.
Comme quelques photos valent mieux que des explications laborieuses, je vous laisse admirer le reportage photo ci dessous.

  • Après que le client l'ait acheté, le vendeur fixe un ‘brûleur’ sur la montgolfière (en fait un rond de papier enduit de je-ne-sais-quoi).

  • On déplie….

  • On allume le bruleur (sans mettre le feu à l’enveloppe de papier !!!)

  • Grâce à la flamme, l’air contenu dans la montgolfière se réchauffe et après une minute ou deux, la structure se tient droite seule. Ce moment est le plus périlleux, il faut bien faire attention à ce que la flemme ne lèche pas le papier, ce qui n'est pas facile quand l'air est encore froid...

  • Au bout d’un moment, on sent que la montgolfière ne demande qu’à voler de ses propres ailes...

  • On la lâche et…

  • Une nouvelle étoile est née !

Les thaïs ont lâché bon nombre de ces montgolfières, qui s'appellent Khom Loi, lors des festivités de Loy Kratong. Parfois des lâchés collectifs ont été organisés et une centaine de personne allumait sa montgolfière en même temps. Dans tous les cas, le résultat est superbe, le ciel est comme rempli de nouvelles étoiles.

J'ai lâché mon Khom Loi dans un endroit ouvert et dégagé mais tout le monde ne fait pas de même... Il m'est arrivé de voir sur un marché une montgolfière s'élever difficilement à quelques mètres des marchandises inflammables, se faufiler entre des fils électriques et une maison pour enfin monter dans le ciel... Je n'ose pas imaginer ce qu'il se serait passé si la flamme s'était approchée trop près des fils électriques...

Après l'avoir lâchée on peut suivre des yeux sa montgolfière pendant plus de 5 minutes jusqu'à ce qu'elle soit trop loin pour qu'on continue à la voir. Lorsqu'elle a épuisé sa réserve de carburant, c'est à dire une fois que tout le papier du bruleur a été consumé, l'air de la montgolfière se refroidit et elle finit par retomber ou les vents l'ont porté.

Mille mercis à ma môman pour les photos illustrant ce reportage !

lundi 21 janvier 2008

Humeur du moment

Et voilà, je suis de retour à Chiang Mai après un mois de vacances en France. Le retour au boulot a été rude, je n'avais pas mis les pieds au PHPT depuis plus de 2 minutes qu'on m'avait déjà refilé du boulot dépassant mon domaine de compétences...
Je reprends mes petites habitudes, les gens de ma rue me reconnaissent et me saluent. Ca a d'ailleurs beaucoup fait rire ma vendeuse de brioches de p'tit dej' d'imaginer que j'étais partie en vacances en France. D'habitude c'est plutôt le contraire qui se passe, les farang sont en vacances en Thailande...
Je savoure la douceur du climat, l'impression de printemps portée par la douceur de l'air. J'ai retrouvé avec plaisir mes t-shirts mais la veste reste pour quelques semaines encore indispensable le matin et en soirée.
J'ai récupéré un vélo, j'ai pris de mauvaises habitudes ici et évite autant que je peux de marcher... Ceci dit le vélo c'est du sport; ça m'enlève mes complexes...
En parlant de mauvaise habitudes, j'ai aussi refait mon stock de sucreries en tout genre posé sur mon bureau... Il parait que j'ai l'air plus mince qu'avant, ça va pas durer...
Je recommence à me poser les traditionnelles questions du soir : mais où est ce que je vais aller manger? Je re découvre le marché de la "Chiang Mai gate", avec ses vendeurs en tout genre et ai retrouvé avec bonheur ma vendeuse de poisson.
Des cours de thaï entre collègues sont planifiés, ils ont bien avancé pendant mes vacances, va falloir que je rattrape... Ceci dit je suis très fière du peu de vocabulaire que je possède qui me permet de me faire comprendre pour l'indispensable : la bouffe !
J'ai recommencé mes publications sur mon blog, vous vous en êtes rendus compte. Ma bonne résolution pour mon retour en Thaïlande est de publier plus régulièrement. Et si vous n'avez pas trouvé de bonne résolution pour cette nouvelle année, puis-je vous suggérer celle de laisser plus de commentaires ??? J'ai parfois l'impression de lancer des bouteilles à la mer !

Bref la vie reprend son cours, les habitudes reviennent, la routine s'installe. Je reste partagée entre la tristesse de vous quitter encore et la joie de retrouver mon petit monde ici, l'envie de changer de métier et la volonté tenace d'aller au bout de mon projet PHPT...
Sur ce petit billet d'humeur je vous laisse et vous dit à très bientôt sur ce blog et rendez-vous "en vrai" en mai !
Emma

mercredi 16 janvier 2008

Loy Kratong

Lors de la 12ème pleine lune de l'année (qui tombe normalement en novembre), les thaïs célèbrent Loy Kratong. C'est une fête qui, si j'ai tout compris, a pour but de remercier la Déesse des Eaux en lui faisant des offrandes à la fin de la saison des pluies. Ces offrandes sont faites sous la forme d'un Kratong, petite construction en feuilles et fleurs que l'on pose sur l'eau de la rivière.

Comme une belle photo vaut mieux qu'un une description laborieuse, je vous laisse admirer mon Kratong perso.


Les feuilles sont fixées sur un disque coupé dans un tronc de bananier, suffisamment léger pour flotter. Avant, chacun fabriquait son propre Kratong, mais apparemment aujourd'hui une bonne partie est achetée auprès de fabriquants/marchands d'un jour.


Après avoir piqué trois encens et une bougie sur cette embarcation végétale (nombre impair pour plaire à Bouddha), il ne reste plus qu'à la poser sur l'eau. Cette action a aussi des vertus purificatrices, avec l'embarcation, symboliquement, ce sont nos petits méfaits de l'année qui s'éloignent. Les Kratongs se déposent sur l'eau en fin de journée ou à la nuit tombée, à ce moment-là toutes ces petites lumières qui glissent sur l'eau ont quelque chose de magique.

J'ai passé cette fête à Sukhothai, qui est sa ville d'origine. Petit rappel historique : Sukhothai a été capitale d'un royaume situé dans le centre de la Thaïlande entre le 13ème et le 15ème siècle. Beaucoup de vestiges de cette époque ont été retrouvés et restaurés et aujourd'hui le site est inscrit au patrimoine mondial par l'UNESCO. C'est un grand parc où l'on se promène à pied ou en vélo et où il y a toujours un Bouddha à admirer au détour d'un chemin.

N'imaginez pas qu'il n'y ait que des jeunes filles qui défilent,
tous les ages sont représentés.


Un grand festival est organisé sur 4 jours mais son apothéose est bien sûr le jour de la pleine lune. Un défilé parcourt pendant plusieurs heures le parc historique, avec des danseuses en costumes traditionnels, des éléphants, des chars... Dans un coin du parc on déclame de la poésie, dans un autre c'est une représentation son et lumière qui attire les curieux, ou bien un concours de beauté... Petit à petit les vendeurs de Kratong et les familles prennent possession du parc. Après 18h, il devient impossible de trouver un endroit pour s'asseoir ! Je pense que la comparaison appropriée est "plage au mois d'août", la densité de population est la même, sauf que le parc est beaucoup plus grand qu'une bande de sable... Je vous laisse imaginer le monde que ça peut représenter ! Ceci dit l'ambiance est très familiale, il n'est pas rare de voir une famille entière assise par terre, de la grand-mère au petit dernier.

Après avoir vu et entendu beaucoup de publicité autour de Loy Kratong, j'avais peur de me retrouver entre touristes mais finalement, ils ne devaient pas être plus de 10%. Cela reste une grande fête populaire, qui plonge au cœur de la Thaïlande et de sa culture.

vendredi 11 janvier 2008

Un peu de tourisme à Bangkok

Je vais finir ma liste d'articles sur Bangkok en vous proposant un peu de tourisme à Bangkok. Après tout ce que j'ai dit sur cette ville, il faut quand même reconnaître que certaines choses valent la peine qu'on s'y arrête...

La première de toutes les choses à voir, le symbole de Bangkok c'est l'ensemble Grand Palais/What Pra Kaeow (ou temple du Bouddha d'émeraude). Composé à la fois d'un palais royal et d'un temple l'ensemble nécessite une ou deux heures pour en faire le tour, plus si on veut prendre toutes les photos que peut inspirer l'endroit.... Le grand palais a été construit en 1781 mais il a dû être restauré plus d'une fois pour briller comme il le fait ! L'or est omniprésent dans sur les murs, les statues, les chedis, les pointes des toits... Tout est reluisant, les tuiles brillent, les murs scintillent, les statues éblouissent... La preuve par l'image :




Au milieu de tout ça, un bestiaire bizarre a été créé, voici quelques images des étranges chimères que l'on peut croiser...



Dans l'enceinte du grand palais on retrouve le temple du Bouddha d'émeraude, statue la plus célèbre de Thaïlande. La légende qui l'accompagne raconte qu'elle aurait été découverte par hasard après que le stuc qui la recouvrait s'en soit décollé et plusieurs rois se sont disputés le privilège de la garder, contrariés par un éléphant qui ne voulait pas aller à Chiang Mai... jusqu'au moment où un roi a décidé de lui faire construire un temple pour l'abriter à Bangkok. Elle est tellement sacrée que son vêtement est changé à chaque changement de saison et c'est le roi en personne qui s'en charge ! Ceci dit il n'est pas en émeraude mais en jade... ce qui n'enlève rien à son caractère précieux. Il est malheureusement interdit d'en prendre des photos...

Après avoir fait le tour du symbole de la cité des anges... Ah oui au passage, Bangkok pour les thaïlandais ne s'appelle pas Bangkok mais Krung Thep Mahanakon Amonrattnakosin.... (et 7 autres mots de plus de 10 lettres derrière) qui signifie simplement: la cité des anges, l'inexpugnable demeure du dieu Indra, la grande capitale du monde qui renferme les neuf merveilles, la cité heureuse. Pas mal non ?

Donc après avoir fait le tour du symbole de la cité des anges, tout bon touriste qui se respecte contourne l'enceinte du palais et se dirige vers le Wat Po ou temple du bouddha couché. Imaginez une statue de Bouddha allongé mesurant 46m de long et 15m de haut... et cela dans une salle à peine assez grande pour le contenir... C'est tout simplement gigantesque !

Après avoir vu ces deux monuments immanquables, je vous conseille de changer d'ambiance, de laisser les touristes derrière vous et d'aller faire un tour à Chinatown. Chinatown est une fourmilière dont les rues sont en perpétuelles agitation. Y'a du monde partout, ça bouge, ça crie, y'a des tonnes des marchandises inconnues dans les rues, ça sent fort, ça pique le nez... C'est d'autant plus impressionnant quand on quitte les grandes artères pour se perdre dans les petites ruelles. Et bien sûr tout se conjugue au chinois ! Les temples, les boutiques, les enseignes et les vendeurs de rue...


A côté de Chiantown, il y a Little India, quartier plus petit mais tout aussi haut en couleur, ou l'on peut acheter des saris et croiser des sikhs en turbans... Idem, perdez-vous dans les petites rues et les marchés et vous aurez l'impression de changer de pays !

Si vous n'avez que deux jours à Bangkok et que vous voulez la jouer cool, je vous conseille d'en rester là, de toute manière il est impossible même avec plus de temps d'avoir une vision d'ensemble de celle mégalopole. Bien sûr on peut aussi rajouter une pause shopping dans les centres commerciaux de luxe et une virée dans les bars branchés de la ville, mais je ne vous y guiderai pas, n'étant pas une spécialiste des lieux...

A coté de ça et pour ceux qui ont plus de temps, voici une petite série de photos pour vous donner envie d'en découvrir plus...

- Le Palais Vinamek, immense maison de Teck récemment restaurée :


- Le temple Benjamabophit, tout en marbre


- Le Wat Arun, dont le nom signifie temple de l'aube.


- Le Wat Saket ou montagne dorée: temple érigé en haut d'une montagne artificielle, en haut duquel on domine la ville:


- Le marché chatuchak immense où l'on se perd facilement... pas de photo suite à un caprice de ma carte mémoire.... Dommage....

jeudi 3 janvier 2008

Bangkok, suite

Je n'aime pas bangkok, également, car elle n'a pas d'attrait touristique majeur, à part le Grand Palais et le Bouddha Couché, sur lesquels je reviendrai plus tard. C'est pas le Louvre ou le Prado, pas besoin d'y revenir plusieurs fois pour en faire le tour. Après avoir vu le palais et quelques temples, il ne reste plus qu'à y faire la fête et/ou du shopping.

En parlant de shopping, les deux lignes de métro se rencontrent à Siam, endroit que tout acheteur compulsif repère en 2min 30 sur la carte. Les escalators du métro débouchent directement dans les 3 centres commerciaux installés côte à côte. Endroit immense, marques occidentales branchées et boutiques de grand luxe. Thaïs et touristes s'y côtoient, enfin ceux qui ont le pouvoir d'achat nécessaire pour voir les boutiques Hermes, Cartier et Jimmy Choo comme autre chose que des expositions de jolies choses inabordables. Pour ceux un peu plus fauchés il y a aussi des marques telles qu'Adidas et Oxbow. Mais on l'aura compris on est loin des marchés ou l'on trouve des pulls à 100Baht. Ceci dit, en face dans un endroit beaucoup plus chaleureux, il y a des petites boutiques de créateurs, des choses originales mais malheureusement je suis trop grosse et j'ai de trop grands pieds pour en profiter ;-) Et oui, c'est pas comme dans les boutiques fashion où les tailles sont similaires à ce que l'on connaît, ici c'est coupé pour les thaïs qui ont des plus petits pieds et moins de formes que moi!

Ceci dit tout n'est pas sombre à Bangkok, surtout quand on a un hôtel avec vue sur le fleuve et que l'on peut voir ce genre de vue le matin au réveil !


D'ailleurs, Bangkok vue d'en haut vaut le déplacement. La plupart des tours modernes ont un bar dans les étages supérieurs et j'avoue que ça a un certain charme de déguster un cocktail en regardant la ville du haut du 64ème étage. Cependant gare à la redescente, les thaïs et certains touristes qui fréquentent ce genre d'endroit, ont eux les moyens du luxe et il vaut mieux ne pas perdre de vue que l'on n'appartient pas au même monde. La folie des hauteurs n'est jamais loin, croyez en mon expérience et n'oubliez pas d'aller manger du riz chez le petit marchand local en redescendant, retour à la réalité garanti !

Au 64° étage de cette tour, juste sous le dôme doré, il y a un bar. Je vous garanti que ça vaut le détour !