mercredi 26 septembre 2007

Le PHPT qu'est ce que c'est ?

Dans la série : les choses que je fais depuis deux mois et dont je n'ai toujours pas parlé, il y a... le boulot !
Ben oui, vivre en Thaïlande c'est bien mais il ne faut pas oublier que je suis aussi là pour travailler... Enfin, je vous rassure, moi je n'oublie pas et mes responsables non plus...

Le logo du PHPT

Quand on me demande où je travaille, je réponds "dans un laboratoire de recherche", non seulement c'est vrai, simple à comprendre mais en plus ça permet aux gens de s'imaginer que je suis une grande scientifique ! Jusqu'au moment où ils me demandent ce que je fais là bas. Et c'est là que je m'embrouille parce qu'il faut alors que j'explique en anglais ce qu'est la certification qualité selon la norme ISO 9001... Déjà en français c'est pas ce qu'il y a de plus simple alors en anglais et quand ce n'est la langue maternelle d'aucun des interlocuteurs.... Je vous laisse imaginer la patience qu'il faut des deux cotés !

Pare-Soleil fourni par le gouvernement Thailandais qui proclame
"mieux vaut un coeur brisé que faire l'amour sans préservatif"

Mais laissons ISO de coté pour parler un peu plus précisément des activités du laboratoire.
Sur la porte du bâtiment que je pousse tous les matins, il est écrit PHPT ce qui veut dire Program for HIV Prevention and Treatment. C'est en anglais mais ça reste compréhensible. Il s'agit d'un programme qui effectue des recherches pour trouver les meilleurs traitements possibles contre le Sida. Les recherches sont principalement tournées vers la transmission du virus de la mère à son enfant pendant la grossesse.

Le PHPT (attention ça se complique) est une unité de recherche créée par l'IRD c'est à dire l'Institut de Recherche pour le Développement. Cet institut est un organisme public qui conduit des programme scientifiques centrés sur les pays du "Sud". Ce qui me plait là dedans c'est que les programmes sont très variés, il touchent tous les domaines concernant l'homme et son environnement dans le but de contribuer au développement des pays dans lesquels ils s'effectuent. Pour plus d'info sur cet organisme peu connu je vous renvoie au site de l'IRD: www.ird.fr

Le logo du PHPT façon Andy Warhol

Là où ça se complique encore un peu plus, c'est que les programmes ne sont pas financés intégralement par l'IRD. Le PHPT a en effet beaucoup de lien avec l'université de Harvard, le Fonds Mondial contre le Sida, la Tuberculose et la Malaria (GFATM), l'ONG anglaise Oxfam et même Sidaction dans certains cas (comme quoi l'argent récolté arrive bien à la fin à des unités de recherches...). Chacun de ces sponsors finance tout ou partie d'une étude précise.

L'unité fait ses recherches à partir de données collectées auprès de patients atteints du VIH/Sida recrutés dans une quarantaine d'hôpitaux du pays. Précision importante, les patients sont engagés en étant totalement informés de ce en quoi consiste l'étude, des risques éventuels, de leur possibilité d'arrêter leur participation à tout moment sans que cela remette en cause l'accès au traitement... Cela correspond aux règles internationales d'éthique qui devraient être respectées dans 100% des études. J'ai pu me rendre compte à plusieurs reprises que les chercheurs n'oublient pas que derrière chaque cas étudié, il y a une personne avec sa souffrance et sa façon de vivre sa maladie.

La recherche avance et peu à peu le sida va devenir une maladie chronique, plus qu'un arrêt de mort à court terme. Ceci étant bien sur valable uniquement pour les quelques privilégiés qui ont accès aux traitements dont ils ont besoin... c'est à dire nous, les riches. Pour information, il y a deux ans, on estimait que sur les 6 millions de personnes qui en avaient immédiatement besoin pour leur survie, seules 400 000 avaient accès à un traitement approprié.

Tout ça pour dire qu'il ne faut pas oublier les principes de précaution de base: sortir couvert !! Je termine ce message avec une photo prise dans un bus à Genève il y a bien longtemps mais dont le message reste d'actualité.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Je connaissais un peu le PHP... maintenant j'en sais plus sur le PHP-T !