dimanche 9 mars 2008

Analphaquoi ?

Je suis analphabète. Je vis dans un environnement où la communication écrite se fait à base de symboles qui me sont étrangers. Ces symboles sont des lettres, et ont, je le sais, une signification, un sens pour les thaïs. Ils peuvent y associer un son, les prononcer et les assembler pour en faire des mots. Mais de tout cela je ne sais rien; pour moi ce ne sont que des dessins, jolis certes, mais totalement dépourvus de sens et difficilement différenciables entre eux. Rien ne leur est associé, ils ne m'évoquent rien, rien ne résonne en moi quand je les vois. Je ne fais effectivement que les voir, je ne les lis pas contrairement aux symboles de mon propre alphabet.

En France ou ailleurs, quand je regarde un "A" je vois "A", je pense "A" et ce son s'impose à moi. Je ne peux d'ailleurs pas m'en empêcher, A est A et je ne peux revenir à l'état où je n'intellectualisais pas ce symbole. En Thailande, je ne vois que des lignes et des courbes auxquels je n'ai rien à associer, ni son ni sens. Mon regard glisse dessus sans les comprendre. Et je suppose que mon impossibilité à (re)connaître ces symboles, à les dessiner de mémoire, vient de l'absence de signification qu'ils ont pour moi.

Tableau de l'alphabet thaï, à chaque lettre est associé un mot représenté par le dessin à coté
(la première lettre correspond à un coq, la deuxième à un œuf etc ...)

Mon processus d'apprentissage du thaï, est en effet totalement déconnecté de l'écriture. Quand j'apprends un mot nouveau on m'en donne (ou j'en invente) la graphie "européenne". Je suis incapable de reconnaître le même mot écrit en thaï. J'avoue, je n'ai pas insisté pour apprendre l'alphabet local, mais je pense pourtant que si j'avais l'intention de pousser mon apprentissage cette étape serait nécessaire. Elle me permettrait d'apprendre des mots nouveaux par la lecture et de ne plus dépendre de quelqu'un d'autre, d'un "transmetteur" de mots. Quand j'habitais en Espagne, la lecture a été un moyen pour moi de diversifier mon vocabulaire: romans, journaux, publicités en tout genre... Les sources d'apprentissages sont partout, sources auxquelles je n'ai pas accès ici de par mon analphabétisme.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour, Comment vas tu ? mais dis moi çà m'a l'air bien sympatique ton alphabet !.......si tu veux on fait un petit concours avec l'Arabe ..avant de t'accueillir à Jérusalem je t'envoie de gros bisous virtuels, fleur

Unknown a dit…

Tiens tiens, je croyais qu'on écrivait hébreux à Jérusalem ;-)
Ah non! On a dit "pas de polémique" sur le blog.

Chère Emma et cher "anonyme", je comprends votre difficulté même si moi-même je ne suis passé que par quelque chose d'intermédiaire avec l'alphabet cyrillique. Finalement le russe rappelle le français et... l'espagnol.

Aller, Emma, courage! Essaie d'abord avec des mots de trois ou quatre lettres. Mais au fait, les mots thaïs sont-ils majoritairement courts?

Emma a dit…

Je me rends compte que j'ai oublié de préciser un léger détail concernant l'écriture thaï... Détail qui explique que je sois incapable de répondre à la question posée: les thais ne séparent pas leurs mots quand ils écrivent. Ca donne quelque chose comme ça : toutestécritattachéetsansponctuation. Vous comprendrez que le défi de la lecture soit encore plus difficile pour un débutant !

Unknown a dit…

enferetdamnationmaiscestterrible!